Road trip en Italie juin 2025

Changement de programme imprévu : je dois modifier mes pkans et pars direction adriatique sans passer par Naples. Deux nuits pour 20 euros en attendant la fin du bug de ma banque.

Me voilà donc 20 minutes déjà coincé dans un train, en tête-à-tête visuel avec une dame d’environ 60 ans, regard pailleté, masque FFP2 bien vissé, rouge à lèvres vintage édition “mes 14 ans”, et une conversation téléphonique bruyante

J’opte pour l’itinéraire express : Firenze, Prato, Bologna, Rimini… mais je fais surtout des allers-retours confus entre des quais et gares.. Et là, révélation divine : c’est à cause d’un trajet en bus compris dans ma carte Italia tour .

Moralité ? J’aurais sû, j’aurais garder mon ancien tee-shirt, car visiblement, le club de Sex and the city souhaite la place à mes côtés et me demande de bouger mon sac, c’est parti pour une 1h50 sans eau ni bouffe, je n’ai pas anticipé .L’odeur du jambon beurre arrivé à mes narines ça va être long, je découvre qu’être assise à côté de quelqu’un qui agite son éventail peut être très agaçant.

Le long du chemin les lauriers rose explosent de beauté,les cyprès nous ouvrent la route . Les bouchons eux ouvrent la porte de l’autoroute . La végétation toscane est à coupé le souffle .

Bologne, je suis toujours saisie par les photos liés à l’attentat de 1980. 85 photos pour 85 morts . Petite pause sandwich chez rossopomodoro.. changement de région changement de prix . Plus cher . Fin du bug de ma banque et je suis à une heure de Venise . Mailys m’envoie un message pour me dire que je vais à Imagine Dragons le 6 juillet : mais quelle belle journée .

Rimini,16h, station balnéaire, mon auberge de jeunesse ne vaut pas plus de 10 euros la nuit,des plages privées, le transat à 40 euros … je n’oublie pas le mois des fierté à Dijon avec quelques clichés locaux.

Une infime partie de moi, me rappelle encore une fois combien j’aimais cette ambiance . Mais seule ça a un goût différent. Et Ouii l’homme travaille. Après quelques kilomètres les pieds dans l’eau ,je file voir le magnifique quartier : Borgo San Giuliano ( bien que l’agressivité de deux personnes m’ ai refroidi). Je prolonge mon chemin dans la vieille ville et me laisse embarquer par une ambiance « sud de la France ». Avec des regards que je n’avais pas encore eut .

La ville inspirante pur Fellini est déconcertante. Je rentre dans l’église en pleine office, réalisant que je n’ai pas du tout la tenue adéquate. Quelques mètres plus loin, je demande à un homme entrain de convulser par terre s’il va bien. « Tutti bene »: vive la drogue .

Conrad la version soixantaine mal faite de Nabila me passera littéralement devant , arrivé à l’auberge je réalise qu’au prix de la nuit je dors dans un endroit à éviter .

Ma colocatrice « Daria », ukrainienne se présente . J’ai des doutes sur sa soirée. Je vais pour brancher mon téléphone pas d’électricité, code wifi ne fonctionne pas, literie degueulasse … bref demain est un jour meilleur .

PS: je réaliserai en regardant les photos les taches sur l’objectif

Première nuit en Émilie-Romagne : l’aventure commence fort.

Mon hébergement, disons-le franchement, “à éviter à tout prix”. Ambiance moite et douteuse, j’ai passé la nuit à tendre l’oreille, sans compter l’approche drague dont je me serait bien passé.

À 1h du matin, BIM, flash lumineux dans les yeux : une colocataire surprise surgit,j’imagine comme moi le prix permettant la mer pendant quelques jours .

Matin,La salle de bain ? C’est un hommage à l’Italie : tout est dans la même pièce. (Douche, bidet, WC, lavabo), pas de rideau quand tu te douches tu peux tout nettoyer en meme temps si ça te fais plaisir … un concept si audacieux, pensée émue pour les inventeurs de la “douche italienne” . Ça aura fait remonter en ma mémoire un sketch de Danny Boon.

10h : direction Ravenne, capitale de la mosaïque.

Deux heures de train et de bus plus tard (merci les transports régionaux), j’arrive enfin, ambitieuse et pleine d’illusions. La fête de Dante s’organise alors la visite prend une dimension différente.

Petit tour au musée d’art, même cet ancien monastère à une partie de fermer pour la fête , en revanche, le prix 6 euros ,reste le même. Ravenne est charmante, mais je garderai une légère frustration,

Prochaine étape : les salines de Cervia. Un lieu paisible, sauvage, idéal pour avoir l’interdiction de m’y promener seule: mystère .

Je prends le risque de me perdre entre deux marais pour quelques flamands rose. une vraie rebelle.

Mes quelques clichés me permettront de réaliser que les tâches sont dans mon objectif ( le restant de l’humidité de Venise )

L’incompréhension du jour plus de 2h aller, 41 mn retour.

Je ne suis définitivement pas conquise par l’endroit. Les Foccacia, Pizza et Mac do ont raison de mon « Summer body ».

Si l’endroit n’est pas pour moi il est idéal avec des enfants en bas âge, coquillages par milliers, des méduses… tous les mètres des méduses, des kilomètres de mer pour marcher .

Demain prochaine destination: le voyage commence

Après avoir écumé la Ligurie, la Toscane et l’Émilie-Romagne — me voilà en route vers le Molise. Oui, le Molise.

Je redescends donc vers ma destination initiale.

Ma colocataire ukrainienne m’avait proposé une sortie hier soir. J’ai décliné. Ce matin, une bouteille vide dans la poubelle et une chambre qui sent l’alcool,quelle bonne idée j’ai eut.

Direction la gare de Rimini, un américano et un croissant pistachio plus tard, me voilà dans une conversation surréaliste avec une franco-israélienne plus bavarde que moi .

9h19, voiture 8, place 3D, je voyage en intercity, rapide et confort: direction Termoli.

Et là, magie : le train longe l’Adriatique. Je reste clouée,sidérée. Ce bleu infini, ces figuiers que je n’avais pas encore vu…puis les oliviers, les plages deviennent plus sauvages et moins privatisées.

Termoli, chaleur écrasante. A l’arrivée à mon logement, le ménage se fait je file donc chercher quelques gourmandise et un americano.

Le logement est incroyable un studio sublime. L’environnement encore plus incroyable.

Après les courses que je mets dans frigo : enfin les haricots et le fromage , je laisse appareil photo et téléphone pour un bain dans la sublime adriatique .

Déconnexion totale.

Petit détail : mon appartement est stratégiquement situé en face du supermarché Tigre, un brin plus cher que Conad mais tellement pratique pour manger équilibré, si ce n’est la nouvelle découverte : yaourt à la pistache, fromage blanc à la pistache, croissant à la pistache … bref j’essaie tous les produits à la pistache .

9h du matin. Après une nuit digne de ce nom j’ouvre enfin les volets du studio. Et là, choc : je ne pleure pas, non non, je transpire des yeux. La chaleur est redoutable. Je fais mon sac pour le dîner enième fois, c est parti.

Direction la gare. Premier arrêt : Vasto San Salvo. Très mauvais choix. Rien à faire, aux alentours de la gareaa. Je reprends donc la route vers Pescara, pas de vieux palais ou charme italien, plutôt des immeuble géométrique sans intérêt.

Après une visite dès lieux (magasins de fringues climatisés, boutiques de chapeaux moches, et la plage, accessoirement), je file au Musée Imago. Et là, surprise : une collection d’œuvres contemporaines hallucinantes, De Mario Schifano, à Giosetta Fioroni, où encore Ritratti, et un petit Dali avec interdiction de photo.

Je ressors stimulée mais surtout affamée. Pause sandwich à la burrata (je suis au bon endroit pour).

Et là, le vrai défi de la journée commence : faire le reste du voyage sans exploser mon budget,il n’y a pas de « citrons souvenirs dans la région .

Je ne saurais dire combien de trains j’ai pris en dix jours,mais une chose est sûre : en Italie, les contrôleurs ne sortent pas d’une embauche normal, mais d’un casting de mannequins.( Soyons clair je n’oublie pas l’homme, j’ai un grand sens de l’observation).

Direction Foggia, région des Pouilles. Au téléphone avec l’homme je n’entends pas le changement de quai, et là petit sprint quai 1 à 5 pour avoir le bon train. 20 kg sur le dos : vive le citron .je m’en souviendrai.

La traversée en train est à couper le souffle. Un côté plaine de mon enfance avec en fond l’adriatique ( ma nouvelle passion).

Ah, Foggia.Dés la descente du train, me voici dans une capitale surchauffé, des trottoirs éclatés. Un comité d’accueil suspicieux, mendicité tous les 10 mètres, et alcoolique douteux.

Mon auberge ? Une énigme. Fermée à mon arrivée. Obligé d’appeler un numéro d’urgence. Un type arrive enfin,m’explique les clés avec la visite. Je regrette sincèrement mon dortoir à 10 euros de Rimini.

Tout est glauque. Couloirs mal éclairés, murs couleur anxiété, lampe de noël pour éclairer le couloir,odeur de renfermé et d’humidité.

Je tente le tout pour le tout promenade et glace. Elle fond à vue d’œil, pas d’eau .

Et puis vient le moment culture. Le jardin vendu par Google , en gros les carrières bacquins avec des manèges à l’abandon, des fiantes de pigeons partout, des bouteilles en plastique suspendues sous les climatiseurs qui font office de système d’irrigation artisanal.

J’ai quitté le paradis pour l’enfer. Une expérience immersive dans ce que les Pouilles ne mettent pas sur leurs brochures touristiques.

Nuit et petit-déj ? Fidèles à l’ambiance ,aussi fades et sans intérêt. Hier une journée sans.

Galère matinale trouver le bus qui m’emmènera à une destination: Vieste. Encore 3h de bus avec pour seule vue champs de blés et oliviers, champs de cactus.

Passage en bus à Manfredonia la carte postale revient. Au delà de ma peur irrationnelle de l’avion, qu’il serait dommage de ne pas découvrir ces paysages .

Arrivée à Vieste, 35 degrés , 12 minutes de rando, puis 20, puis 2 heures et trois …. À couper le souffle .

Magnifique mais ça se mérite. Des maisons exclusivement blanches, des rues étroites, un vrai labyrinthe. Bon les resto sont beaucoup fermés .. à bas l’alimentation sans sucre vive la glace au café et à la pistache . L’eau est cristalline, la brise permet de supporter la chaleur en bord de mer. Et ce qui est fantastique c est de laisser son sac et pouvoir aller se baigner sans craindre un vol. Bien que se baigner est un grand mot : 50 centimètres d’eau au plus profond . La tranche d’âge sur la plage mannequins de 70 ans, alors là on est tranquille pour le Body Summer.finalement une fois qu’on trouve le maillot de bain dans lequel on se sent bien.

Il y a ceux qui longent la mer aller retour main dans la main, celui qui aide madame à placer sa serviette en fonction du soleil, le planter de parasol. Le charme de l’italien c est avant tout son attention et sa bienveillance . Ils sont l’un à côté de l’autre sur un fauteuil, téléphone en mains mais ensemble.

Bon 2h45 de bus retour, pour la moitié dans un décor sublime . Ce chemin de retour est un régal,29 degrés à 19h, les chaises sont sorties sur les trottoirs et tous discutent . J’arrive à foggia et je découvre une autre ville, moins glauque, avec un mouvement de foule intense, que je suivrai histoire de manger .

Journée extraordinaire, en espérant les prochaines identiques

Petit dej toujours aussi désastreux à Foggia, malgré tout j’aurai découvert le potentiel de cet endroit hier soir. En effet, ici c’est à 18h que la ville s’anime, les vitrines s’ouvrent.

10h46 direction Bari pour une petite pause . Sur la route encore des champs d’Olivier, des lauriers rose,rouge, blanc, les bougainvilliers explosent . Des maisons à l’architecture unique, abandonnées, à l’approche des villes des immeubles rideaux tombés, linge suspendu, les Pouilles une curiosité loin du tourisme de masse.

Bari, découverte de la guerre qui oppose les lignes de trains. Le mien n’est pas annoncé, « ferroviaire del Sud est » s’en occupé. Ah voilà pourquoi « Italia in tour » ne fonctionne pas ici . Et me voici à attendre devant l’orient express () que mon train arrive.

Le long de Bari à ma destination, entre champs d’oliviers et pauvreté agricole se trouve des Trulli ( ou trullo au singulier ), exactement ce dans quoi je dors ce soir .

Alberobello, la chaleur est étouffante, la foule gigantesque . Beaucoup de français. Une petite expo Banksy :j’y vais . Oups dimanche le Conrad est fermé obligée d’aller au resto. Annoncé 12 euros, payé 18. Le service, les couverts tout se paye.

Je file prendre une douche dans mon trullo, l’aération et les VMC n’existant pas dans ces habitations , l’odeur est assez désagréable.

Un couple de mariés descend la rue pendant que la monte. Le décor idéal pour de belles Photos de mariage.

20h la musique raisonne, les commerces se ferment, les Instagram leurs se glissent contre les murs blancs dans l’espoir de la meilleure photo. Alberobello s’éveille autrement, les anciens viennent prendre la fraîcheur, les jeunes enfants hurlent de fatigue, les autres font de la place un terrain de foot … je ne sais pas où je dors demain… je sais que le chemin du retour s’annonce bientôt

Après une nuit parfaite, premier bus direction lorotondo.

Je tombe sous le charme de ce petit bijou,le centre historique est un véritable labyrinthe de ruelles blanches qui tournent en rond autour d’une jolie église, des balcons fleuris, des pavés anciens… c’est paisible, lumineux. Le royaume du vin paraît il.Authentique , sans foule. C’est calme, beau.

La vraie découverte étant que les trulli sont absolument dans toute cette région. Des champs d’Olivier une terre limite ocre.

Je ferai connaissance d’un roumain et deux bordelais . Et pour cause nous mettrons 2h à avoir des bus et arriver à destination : viva Italia.

Contre tout programme je perds du temps pour aller mettre mon sac à l’auberge. Auberge parfaite, propre large choix pour déjeuner … vous connaissez cette douchette à côté des toilettes quand y’a pas de bidet? (L’homme va devoir installé ça à la maison).

Lié aux contraintes du matin je fais le choix de filer à Monopoli. La journée est étrange plus d’internet . Alors je suis dans la ville pour prier, tant d’églises et d’icônes mais non rien. Je profite angoissée du coin et après deux heures je file à la gare, en regardant chacun des panneaux que j’avais scruté avant de visiter . Pas de mal aux cervicales mais un fond autistique.

Des français à la gare me prête leur connection m’invite à installer une ESim ce que je ferai dans la foulée. Nous ferons un partage de connexion. Que le monde est vulnérable sans téléphone.

Pas le temps de visiter Ostuni, ni Matera et sans connections je vais dormir à Brindisi avec une visite en ligne à droite pour ne pas perdre la

Gare de vie . Je m’égarerai côté camelot bord de mer .c’est une destination tout à fait agréable. Proche de tout ce qu’il y a visiter aux pouilles, bord de mer, tout commerce .

Je me retrouve à faire le tour de brin d’ici en bus parce que je n ai pas internet : deux choix pleurer ou me Dire que je suis courageuse . Une chose est sur je sais comment faire pour aller en Grèce ou en Albanie . Angelo ( le chauffeur) me déposera devant mon auberge . Grâce à lui

Pour me finir, je resterai coincée dans la douche avec une porte qui ne fonctionnera plus . Tapant et hurlant pendant 10 mn … Jusqu à ce qu’un éclat de rire vienne m’ouvrir … quelle journée .