La vie à Venise

La première fois que j'ai mis les pieds à Venise, ce n'était pas un rêve, mais bel et bien le pur des hasards. À ce moment, j'entamais mes premiers voyages post Covid. Avec mes vaccins effectués, mon bus vert, préféré offrait des voyages à des prix défiant toute concurrence.

Cet été 2020, je revenais d'un petit périple Berlin, Munich, et la seule façon de revenir à Dijon a des prix accessibles, était de passer par Venise, alors je n'ai pas boudé mon plaisir.

Le bus m'amenant à Tronchetto ne correspondait pas tout à fait au rêve que je me faisais du lieu, à ce moment-là, c'est plutôt une angoisse profonde ressentie ce 26 août 2020 en pleine chaleur écrasante de l'Adriatique, dans cet endroit relevant de la logistique locale de la lagune.

Impossible de prendre un ticket de vaporetto, c'est en suivant des touristes que je frauderais pour la première fois dans ce lieu qui ne m'inspirait rien à ce moment.

Puis premier arrêt : Guidecca, ce sera l'île sur laquelle je poserai mes valises cette année-là et celles qui ont suivies.

C'est un premier coup d'amour devant un café de la place Saint-Marc. J'étais loin d'imaginer qu'être à 900 mètres du centre de Venise signifiait en bateau, avec un coût non-négligeable.

Je ne sais pas à quoi j'ai fait le plus attention cette première fois. L'architecture, la mer, les transports...Une vague d'émotions me submergeaient à chaque découverte.

Ma seconde venue sera en août 2021, cette fois l'arrêt dans la sérénissime achevait un voyage dans le nord de l'europe. Je venais de visiter : Hambourg, Copenhague, Berlin, Prague, Milan. Je souhaitais savoir si les émotions allaient être identiques. C'est avec surprise que je découvrirai que se perdre dans les ruelles de Venise était magique à chaque instant... C'est avec magie que je vivrai cet été-là l'installation d'un podium place Saint-Marc, les allers-retours d'ouvriers en bateaux la nuit. Les hommes masqués attendant à 19 h les invités habillés Dolce Gabana au palais des Doges. L'agitation des locaux et touristes attendant la star rêvée. Un moment unique et inoubliable cette préparation de défilé.

Fevrier 2022, ma troisième présence dans la cité des Doges. Mon métier auprès des enfants, ne pouvait qu'éveiller ma curiosité concernant Carnaval. Je serai épuisé de marcher à la recherche des costumés, un peu naïve en découvrant que beaucoup de Français se trouvais derrière ces costumes. Mon sentiment était partagé entre magie,et fatigue. Le défilé de l'été précédant laissant une empreinte magique que je ne retrouverai pas.

Fevrier 2023, une claque magistrale, l'ouverture des frontières post covid, difficile de se déplacer dans les rues sans se gêner. Je passerai beaucoup de temps à observer les travailleurs locaux dans ce brouhaha humain. Leur patience, parfois leur invisibilité. Chaque matin, la cité des canaux était reluisante et pourtant chaque soir elle débordait de confettis et autres déchets des touristes. La foule étant étouffante, je passerai mon temps à me déplacer dans chacune des iles pour les visiter, je ferai également 1 h 30 de gondole pour mon anniversaire, mais: Seule! Le charme est un peu perdu au bout de 30 minutes. 2023, c'est surtout la rencontre des costumés,et du planning régulier pour les photos. Alors, le dernier jour ayant enfin pris connaissance des rendez-vous photos des costumés, je commencerai mon marathon à l'arsenal.

Fevrier 2024, je ne compte plus mes passages sur cette île flottante. Je tombe amoureuse du brouillard, je guette les Cantonniers pour les prendre en photo, je cours derrière les livreurs de marchandise, je passe des heures à regarder les bateaux chargés de nourriture, linge, cartons... Et pendant cette découverte qui m'émerveille, je file aux lieux stratégiques des photos, admirant la comédie de carnaval à Venise, découvrant que le rêve est une supercherie pour celui qui connaît les lieux, et à la fois charmée par le travail dans les costumes. Je ne me lasse pas de cet endroit, je découvre toujours et encore des rues, ruelles et chemins au bord de l'eau.

Juillet 2024, c'est la fête du Redentore qui me fera fondre, oû peut être la chaleur de juillet dans la ville de l'amour. Ce pont flottant reliant la rive au sanctuaire du Redentore, une petite économie de Vaporetto pour se promener, mais également la possibilité de voir la ville des masques d'une autre façon. Encore un bonheur sans nom. Je ne boude pas mon plaisir devant le feu d'artifice, et toujours cette admiration sans nom pour les locaux, le train de vie, leur patience avec l'effervescence des touristes, cette ville toujours propre, ces jeux d'enfants qui raisonnent entre les murs...Et chaque fois que je reviens à Dijon, je ressens l'appel de la lagune pour une expérience nouvelle.